Villages de métiers traditionnels
Efforts silencieux des artisans de Cantho pour protéger le métier de chapeaux coniques

Ce chapeau conique en feuilles de latanier est devenu un objet si cher et familier pour les habitants du sud. Après tant de vicissitudes de la vie humaine, «nón lá », servant à se protéger du soleil et de la pluie, reste une particularité, le charme du peuple. Il existe encore quelque part, des villages de métiers traditionnels et des gens qui protègent de façon silencieuse l’âme du chapeau conique vietnamien.

Photo d’illustration.(Source: canthotourist.vn)

Une belle époque

Rencontre avec les femmes habiles, travailleuses, fabricantes de fameux chapeaux coniques du delta du Mékong,  dans le petit hameau au bord du canal Xẻo Xào (Thới Thuận A, bourg Thới Lai, district Thới Lai, Cantho).

Madame Hồ Thị Diện avec ses 50 ans dans sa carrière avoue que personne ne sait depuis quand existe ce métier transmis de génération en génération. «A l’âge de 10 ans, je savais déjà fabriquer des chapeaux coniques pour aider ma mère à gagner de l’argent pour la famille. Ce n’est pas un travail fatigant, pourtant, ce métier exige une grande habileté et de la minutie » dit-elle. Les produits de l’époque étaient connus de toute la région   et vendus à Sa Dec, Tan An jusqu’à Ca Mau…sous le nom célèbre «Nón lá de Cantho ». 

Etant au début un petit boulot pour les femmes pendant leur temps libre, ce métier pouvait peu après assurer un niveau de vie suffisant pour les habitants lors de mauvaises récoltes et devenait le travail principal des citoyens de ce petit hameau. Non seulement les femmes mais aussi les hommes et les enfants y participaient. “Nos chapeaux coniques de Xẻo Xào étaient tellement commandés que les clients nous payaient à l’avance leurs commandes » ajoute-elle.

Habiles fabricants de chapeaux coniques de Xẻo Xào - Cần Thơ

Les chapeaux coniques de Cantho sont préférés grâce à leur charme et leur solidité. Madame Dien dit qu’il y a deux catégories de chapeaux coniques. Ceux portés par les paysans pour aller travailler dans les rizières sont plus solides avec un bord plus large. Ceux utilisés pour aller en ville, beaucoup plus beaux et élégants avec des feuilles de latanier bien choisies sont à vendre au prix triplé.  C’est pour cette raison que les meilleurs fabricants choisissent la 2e catégorie.   

La confection d’un chapeau exige l’habileté et la minutie à travers un long processus depuis le montage de l’armature,  la fabrication des cerceaux, le tressage des feuilles jusqu’à la couture du chapeau. On utilise souvent les cerceaux en bambou qui servent de support et des feuilles de latanier ou de rhapis. Les « non la » de Cantho avaient 15 cerceaux et puis 16 cerceaux comme les chapeaux coniques du Centre. On attache les cerceaux à l’armature et y coud deux couches de feuilles.

L’artisan doit coudre de façon régulière les feuilles sur l’armature. Les fils doivent être solides, minces et transparents. Pour terminer sa création, l’artisan procède à un vernissage complet avec du vernis mélangé à l’essence résistant à l’eau et garantissant la durabilité du chapeau. On choisit un beau chapeau en fonction de sa durabilité, de ses coutures serrées et de ses cerceaux pas trop minces.

Madame Dieu affirme aussi qu’un chapeau créé par un bon artisan est vendu 3 ou 5 fois plus cher (60.000 – 70.000 VND/pièce).

Garder l’âme du chapeau conique

Madame Hồ Thị Dung (petite sœur de madame Diện), madame Phạm Thị Trắng sont les meilleures artisanes de ce hameau. Même les clients les plus exigeants les apprécient et sont prêts à les payer cher.  Madame Dung dit qu’elles étaient vraiment fières et heureuses lors de leurs démonstrations pour la propagation de ce métier traditionnel.  

Pourtant, ce ne sont que les efforts des artisans. Si la fabrication des chapeaux coniques est difficile, le commerce de ces produits semble encore plus dur. Le prix d’un chapeau a donc beaucoup baissé.  Madame Dung nous partage ses confidences : “Dans ce hameau, les fabricants de chapeaux coniques sont nombreux, pourtant, personne ne peut avoir une vie aisée grâce à ce métier. Un niveau de vie minimum est à souhaiter ».  La raison est évidente : même les meilleures artisanes comme madame Dung, madame Trang ne peuvent faire que 2-3 chapeaux par jour, ce qui leur rapporte un revenu modeste de quelques dizaines de mille VND.

Le hameau Thoi Thuan A compte environ 150 familles fabricantes de chapeaux coniques, occupant 50% du nombre total des familles.  Les comités populaires et unions des femmes organisent régulièrement les classes d’initiation au métier, réalisent des projets de crédits et d’offre des outils de travail aux habitants afin d’offrir des opportunités aux sans travail,  et faire revivre l’amour du métier qui tombe dans l’oubli. En effet, le revenu modeste a obligé beaucoup de fabricants de « non la » de changer de profession.

Les paroles de madame Dien font fixer dans ma mémoire l’image du chapeau conique de Cantho et de ce hameau travailleur : «Je transmets, à tous mes enfants qui sont diplômés et qui ont un travail stable, ce métier grâce auquel j’ai pu bien les élever ». Quoique la fabrication des chapeaux coniques ne soit plus un métier de premier choix, il reste encore, heureusement, des artisanes habiles et avouées comme madame Dien, madame Trang travaillant silencieusement pour protéger une des  particularités du sud. 

Source: Journal Nhân Dân – Traduit par Trung Vu


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