Histoire de fondation et de développement
Histoire de fondation et de développement



Appellation “Cần Thơ”

Le maire du palais Nguyen Anh, qui est devenu plus tard roi, était en mission dans le sud et est passé par plusieurs régions du delta du Mékong. Un jour, ses bateaux d’escorte qui naviguaient le long du fleuve de Hau Giang, ont abordé le territoire de Trấn Giang (Cantho d’autrefois). Lorsque la nuit venait de tomber, les bateaux sont arrivés à l’embouchure du fleuve de Cantho (le quai Ninh Kieu actuel). Le maire du palais a découvert nombreuses embarcations ancrées le long des rives, aux éclairages éblouissants. Dans la nuit désertique, la récitation des poèmes, le chant, la musique des instruments à cordes et des flûtes s’accordaient en harmonie. Il est tout de suite tombé amoureux de ce paysage fluvial romantique et a donné un nom poétique à ce fleuve « Cầm thi giang », ce qui signifie « le fleuve de la poésie et de la musique ». Cette appellation s’est rapidement répandue et est devenue « Cần Thơ », une variation de « Cầm Thi ». Les habitants de la région, persuadés par la beauté de ce nom, acceptaient d’appeler le fleuve « Cantho ».

 2e version: 

 Les habitants plantaient plein de persils (rau cần) et d’herbes aromatiques (rau thơm) aux bords du fleuve de Cantho. Les marchands sur bateaux chargés de ces légumes, criaient leurs produits à voix joyeuse. On retient encore les chansons populaires de l’époque :

- “Ces persils et herbes aromatiques,

Prends- en

Ne retarde pas d’en acheter”.

- “Les persils et herbes aromatiques

Sont-ils plantés en grande quantité dans cette région?”

Les habitants auraient associé le nom de ces deux sortes de légumes, spécialités de la région « Cần- Thơm »,  pour donner ce nom composé au fleuve, qui est devenu plus tard « Cần Thơ » (Cantho) à cause de la prononciation incorrecte de ce mot.  

3è version:

A part de ces deux explications souvent citées dans les documents différents, on pourrait expliquer l’origine de l’appellation « Cantho » d’une autre façon. 

Les habitants de cette région avaient l’habitude d’appeler les arroyos, les rivières par le nom d’une espèce aquatique ou d’une matière minérale y existant en grande quantité (des arbres de famille des mangroves, du sable, de la boue, des crocodiles, des poissons chats…) On peut citer ainsi : « rạch Bần », « rạch Gốc », « rạch Bùn », rạch Cát », « rạch Cá Sấu », « rạch Cá Chốt », « rạch Cá Trê »…L’arroyo de Cantho abritait grand nombre de Nandidae, sorte de poisson d’eau douce. Ce poisson étant séché au soleil devient une spécialité adorée des gens de la région. « Kìn Tho » est le nom khmer de Nandidae, ce qui ressemble phonétiquement à « Cần Thơ ».

« Kìn Tho » en khmer est donc devenu « Cần Thơ » en vietnamien que les natifs de la région utilisaient pour appeler l’arroyo où vivaient nombreux Nandidae.  (D’après Lê Trung Hoa – Noms de lieu du sud).

De toute façon, on ne sait pas exactement l’origine du nom Cantho que, depuis très longtemps, les gens locaux donnent à leur fleuve natal.

En 1876, les français ont rattaché le district Phong Phú à une nouvelle unité administrative appelée arrondissement de Cần Thơ qui est devenu plus tard la province de Cantho.

Histoire de fondation et de développement

En 1739, la région de Cantho actuelle a été officiellement présente sur la carte du Vietnam sous le nom de Tran Giang. A travers les vicissitudes dans l’histoire du peuple, l’appellation et les limites administratives de Cantho connaissent de nombreux changements. Chaque époque de l’histoire marque de son empreinte l’évolution de cette terre qui, avec ses forces internes accumulées, assume fièrement la responsabilité d’une ville relevant directement du gouvernement central, d’une ville moteur du développement du delta du Mékong.

Trấn Giang – les premiers jours de fondation (1739 - 1787)

A travers le processus de défrichement de la région méridional, Cantho a été fondée après Dong Nai et Sai Gon au nord, et Ha Tien au sud. A la fin du XVIIè siècle, Mac Cuu- d’origine cantonaise (de Chine), ne s’étant pas soumis à la dynastie Qing, s’étant retrouvé en tête d’une petite communauté de ses compatriotes, a abordé Ha Tien et s’y est installé sous la domination des seigneurs Nguyen. En 1708, le maire du palais Nguyen Phuc Chu l’a nommé commandant du territoire de Ha Tien. Mac Cuu a fait construire son poste à Phương Thành et réuni de plus en plus nombreux habitants dans ses troupes. En 1732, le maire du palais Nguyen a divisé toute la région méridionale en 3 cantons et 1 territoire Trấn Biên (Biên Hoà actuel), Phiên Trấn (dans Gia Định), Long Hồ (dans la province de Vĩnh Long actuelle) et Hà Tiên. En 1735, Mac Cuu est décédé, son fils Mạc Thiên Tích (Mạc Thiên Tứ) a succédé de son père le poste de commandant. Le dernier a décidé de développer le défrichement vers la terre à la rive droite du fleuve Hau Giang. En 1739, il  a fondé 4 nouvelles unités administratives (« Histoire et description de la Basse Cochinchine ») appelées « đạo »- unité administrative équivalente à une province d’aujourd’hui): Long Xuyên (Cà Mau), Kiên Giang (Rạch Giá), Trấn Giang (Cần Thơ), Trấn Di (Bạc Liêu du nord) et les a rattachés à Ha Tien. 

S’étant rendu compte de la position stratégique de Tran Giang comme une base arrière solide de Ha Tien pendant la lutte contre les siamois et les troupes de Chenla, le commandant Mac Thien Tich a décidé de développer cette terre dans tous les domaines militaire, économique, commercial, culturel. Le grand dignitaire Nguyen Cu Trinh, envoyé spécial du Maire du palais Võ Vương Nguyễn Phúc Khoát au sud depuis 1753 a approuvé cette politique. Tran Giang est donc devenu une base puissante de la région de Hậu Giang. Tran Giang- à la rive ouest du fleuve de Cantho était non seulement une base de défense située à une position stratégique tant pour le transport fluvial que pour le transport terrestre, mais encore le lieu de rassemblement des défricheurs venus de tous les coins du pays.

De 1771 à 1787, Trấn Giang était en développement dans un contexte historique bien agité.

 Après l’occupation de la capitale Phú Xuân (en 1774), en mars 1777, les troupes des Tay Son ont occupé Gia Định. En avril de même année, le Maire du palais Nguyễn s’est enfui àTrấn Giang. En août 1777, les troupes de Tây Sơn se sont avancées vers l’ouest et Trấn Giang. En 1785, Nguyễn Huệ a conduit en sa personne ses troupes de Tây Sơn qui ont plus tard enfoncé 20.000 envahisseurs et 300 bateaux de guerre siamois par la victoire retentissante Rạch Gầm - Xoài Mút (Tiền Giang). En1787, lorsque les Tây Sơn se sont retirés des cantons et territoires de l’ouest dont Trấn Giang, les troupes de Nguyễn Ánh les ont ainsi récupérés.

Trấn Giang de 1788 à l’époque de l’occupation française

En1803 le roi Gia Long a réparti la région de l’ouest du fleuve Hậu Giang et a changé le nom du territoire Long Hồ par Hoằng Trấn et puis Vĩnh Trấn. En 1808, ce territoire a été appelé Vĩnh Thanh et Trấn Giang y appartenait. En 1813, le roi Gia Long a pris une partie de la terre à la rive droite du Hậu Giang comprenant Trấn Giang - Cần Thơ pour la fondation du district Vĩnh Định (relevant du département  Định Viễn, territoire Vĩnh Thanh).

En 1832, le roi Minh Mạng a promulgué l’ordonnance relative à la transformation des « territoires » en « provinces » et à la fondation de la Basse cochinchine. Le roi a détaché plus tard le district Vĩnh Định (ancienne Cần Thơ) du département Định Viễn (de la province de Vĩnh Long) et l’a rattaché au département Tân Thành (de la province d’An Giang).

En 1839, le roi Minh Mạng a changé le nom du district Vĩnh Định par Phong Phú, relevant du grand district de Tịnh Biên (province d’An Giang). Le village de Tân An était considéré comme le chef lieu du  nouveau district qui est devenu la région la plus prospère de l’ouest.

Les villages Tân An et Thới Bình y ont été ainsi fondés. Dans cette région, le village de Bình Thủy est devenu la terre natale des habitants de Cantho actuelle grâce à ses paysages fluviaux doux et paisibles. Le nom « Long Tuyền » a remplacé « Bình Thủy » peu après.

A Trấn Giang, la voie fluviale était le système de transport principal et les bateaux, indispensables. Les villages ont été fondés le long des rivières et arroyos (et plus tard, le long des canaux). Les marchés ont été construits aux quais. Les embouchures des fleuves, des confluents, le croisement et carrefour des rivières sont devenus les points de commerce, les cantons, les centres commerciaux et culturels de la région. Ainsi, les marchés, cantons loin des rives n’ont été construits qu’après le développement des routes et l’existence des véhicules.

Ces caractéristiques étaient typiques depuis la fin du XVIIIè siècle à Bình Thuỷ - Cần Thơ et à d’autres lieux le long de la région en milieu et en aval du fleuve Hậu Giang. Au XIXè siècle, dans « Histoire et description de la Basse Cochinchine », on a cité le centre commercial Trấn Giang sur la rive ouest du fleuve de Cantho ; le centre commercial au bord du fleuve Trà Ôn (du canton Bình Chánh) ; le centre commercial Trường tàu Ba Thắc (en aval du fleuve Hậu Giang) et les centres commerciaux  Sa Đéc et Long Hồ sur la rive droite du fleuve Tiền Giang. Ce sont des caractéristiques marquantes que les chercheurs appellent « civilisation des rivières et arroyos ». Et puis, à un niveau d’organisation plus élevé, les marchés flottants ont été formés plus tard aux croisements fluviaux comme ceux de Trà Ôn, Phong Điền, Cái Răng.

On peut dire que c’était l’époque du développement en paix de Trấn Giang - Cần Thơ et du renforcement de son système administratif. L’idéologie confucéenne avec les règlements culturels et éducatifs, les normes éthiques et comportementales se sont établis avec le temps.

La communauté de Trấn Giang a été composée des soldats et leur famille à Hà Tiên et à Rạch Giá, des immigrants venant du Nord et de l’Est. L’empreinte culturelle traditionnelle du Nord reste donc dans les cultes et coutumes de la population de la région.

Cantho pendant la lutte pour son indépendance, son édification et son développement

Fin du  XIXè siècle, début du XXè siècle était l’époque historique de grands bouleversements au Sud. Les colonialistes français ont occupé 3 provinces de l’Est selon l’accord de paix signé par la Cour royale de Huế en 1862. Les 20, 22 et 24 juin 1867 les français ont violé l’accord et se sont emparés des 3 provinces de l’Ouest Vĩnh Long, An Giang et Hà Tiên.

Le 1er janvier 1868, le Gouverneur de la Cochinchine  Bonard a rattaché le district  Phong Phú (Trấn Giang - Cần Thơ) au Bãi Sào (Sóc Trăng) pour fonder un arrondissement avec le palais administratif à Sa Đéc.

Le 30 avril 1872, le Gouverneur de la Cochin chine a ordonné à rattacher Phong Phú au  Bắc Tràng (du département Lạc Hoá, province de Vĩnh Long) pour fonder un arrondissement avec le palais administratif à  Trà Ôn qui a été transféré à  Cái Răng (Cần Thơ) un an plus tard.

Le 23 février 1876, l’administrateur de Sài Gòn a ordonné à fonder l’arrondissement de Cantho comprenant le district Phong Phú et une partie des districts An Xuyên, Tân Thành avec le chef lieu Cantho (village Tân An, chef lieu de l’ancien district Phong Phú). En 1889, les français ont transformé les arrondissements en provinces et les districts en arrondissements.

De 1876 à 1954, pas de changement des limites administratives de la province de Cantho sous le régime français.

Cependant, dans la résistance contre les colonialistes français, le pouvoir révolutionnaire a fait des ajustements sur les limites administratives de la province de Cantho, selon lesquels, les arrondissements Thốt Nốt (de la province de Long Xuyên), Long Mỹ, Gò Quao, Giồng Riềng, la cité municipale Rạch Giá (province de Rạch Giá) et l’arrondissement de Kế Sách (province de Sóc Trăng) ont été rattachés à Cantho ; les 2 arrondissements Trà Ôn et Cầu Kè ont été rattachés à la province de Vĩnh Trà (Vĩnh Long - Trà Vinh).

Après l’Accord de Genève en 1954, les impérialistes américains ont transformé le Sud du Vietnam en nouvelle colonie. Depuis, les limites administratives de la province de Cantho ont connu beaucoup de changements. En 1956, le gouvernement de  Ngô Đình Diệm a décidé de changer le nom de la province par Phong Dinh. En 1961, la nouvelle province de Chuong Thien a été fondée sur la base des arrondissements  Long Mỹ et Vị Thanh de l’ancienne Cantho. Et puis, tous les arrondissements, cantons, communes des provinces de Phong Dinh et Chuong Thien ont été réorganisés.

Le pouvoir révolutionnaire, quant à lui, a continué à appeler cette ville « Cantho ». Les limites administratives ont changé. En novembre 1954, Long Mỹ et les districts Gò Quao, Giồng Riềng, la cité municipale de Rạch Giá ont été rattachés à la province de Rạch Giá, le district Kế Sách a été rattaché à la province de Sóc Trăng et le district de Thốt Nốt à la province de Long Xuyên. Cantho a récupéré les districts  Trà Ôn et Cầu Kè qui ont été rattachés plus tard, en 1956, à la province de Vinh Long (lorsque la nouvelle province "Tam Cần" a été fondée par les américains et leurs fantoches). En 1957, Long Mỹ est devenu de nouveau un district de la province de Cantho. En 1958, le district de Kế Sách (de la province de Sóc Trăng) a été rattaché à Cantho.

Depuis1963, le district de Thốt Nốt (de la province de Long Xuyên) faisait partie de la province de Cantho. En 1966, la cité municipale de Vi Thanh a été fondée dans la province de Cantho. En 1969, le chef lieu de Cantho s’est détaché de la province et relevait du domaine du sud- ouest. En 1971, la province de Cantho a récupéré le chef lieu de Cantho. En 1972, le chef lieu de Cantho est devenu la ville de Cantho et relevait du domaine du sud- ouest.

Après la libération du Sud et la réunification du pays, le Gouvernement a promulgué le Décret 03/NĐ-76 du  24 mars 1976 relatif au rattachement de la province de Cantho, de la province de Soc Trang à la ville de Cantho pour fonder la nouvelle province de Hau Giang avec la ville de Cantho comme chef lieu.

En 1991, l’Assemblée nationale de la République socialiste du Vietnam (session VIII) a décidé à l’unanimité de détacher  Cantho et Soc Trang  de la province de Hau Giang.

En 1er janvier 2004, la province de Cantho a été divisée en province de Hau Giang et ville de Cantho. Cantho est devenue la ville relevant directement du gouvernement central.

Pour assurer les responsabilités d’une ville relevant directement du gouvernement central, pour être digne de son rôle moteur du développement du delta du Mékong, pour s’élancer vers l’avenir, Cantho s’efforce de promouvoir les avantages de sa position géographique, de ses potentialités économiques, commerciales, scientifiques et technologiques.