Un dimanche matin, plus de 200 élèves du collège Huỳnh Thúc Kháng, arrondissement Ninh Kiều viennent baisser la tête devant l’autel, saluer respectueusement les glorieux morts pour la patrie. Ils se sentent émus en voyant à leurs propres yeux de longues rangées des cellules de prison, en écoutant raconter les crimes ennemis sur nos soldats compatriotes : l’amour maternel d’une combattante prisonnière, la camaraderie et fraternité des vétérans. Phạm Đức Toàn, élève en 4e partage ses émotions : “J’admire le courage et la personnalité des ex- prisonniers. J’apprécie la paix pour laquelle les générations antérieures ont sacrifié leur vie.”. Son amie Nguyễn Lưu Phương Anh, quant à elle, décrit ses impressions par “émotions” et “fierté”, quoique ce soit pour la première fois qu’elle visite la relique.

Madame Nguyễn Lâm Hằng Phượng, responsable de l’Union des adolescents du collège Huỳnh Thúc Kháng avoue qu’elle est toujours touchée et se sent fière des traditions du peuple, chaque fois qu’elle y accompagne ses élèves. Madame Trần Thị Ánh Nga en compagnie de son petit- fils affirme “Ces visites revêtissent d’une grande signification et montrent leurs effets éducatifs vis-à-vis des jeunes à travers les contes historiques vivants ”.

Madame Nguyễn Thị Mỹ, Chef du Comité de gestion des vestiges et reliques de Cần Thơ, nous fait savoir : Depuis le début de l’année, le nombre de visiteurs à la Prison provinciale a augmenté de 50% par rapport à l’année dernière. Pendant un mois et demi, les entrées de 16 groupes avec 2.200 visiteurs locaux et une centaine de visiteurs étrangers ont été enregistrées. La fréquentation en hausse s’explique d’abord par la restauration du monument, la diversité des activités : projection des documentaires sur la Prison provinciale et d’autres reliques de Cần Thơ, jeux de quiz avec récompenses destinés aux élèves. La cérémonie de commémoration de l’époque de guerre atroce et glorieuse « sang et fleurs » est solennellement célébrée à la Prison à chaque visite.

La Prison provinciale de Cần Thơ construite par les colonialistes français pendant les années 1876-1886 sur une superficie de 3.800m2 fut reconnue comme un instrument de domination du régime colonial à l’époque. Après 1954, elle fut transformée en Centre de réhabilitation. Malgré tout, la Prison provinciale (Khám lớn - Grande prison, comme l’appellent les habitants de Cần Thơ) fut le lieu de détention, de torture dont les révolutionnaires et les habitants patriotiques furent victimes. En 1996, la Prison provinciale de Cần Thơ a été reconnue comme relique historique nationale par le Ministère de la Culture et de la Communication.